Le mois de novembre marque non seulement le coup d’envoi des festivités de Noël mais également une période cruciale pour les commerçants, avec des événements comme le Black Friday qui attirent les consommateurs avides de bonnes affaires. Pourtant, derrière l’apparente simplicité des promotions se cache une réglementation stricte, souvent méconnue. La non-conformité peut exposer les entreprises à des sanctions sévères, ternir leur image et fragiliser la confiance des clients.
💡 Retrouvez ici un petit guide pratique pour sécuriser vos annonces de réduction de prix et optimiser vos campagnes promotionnelles. 💡
Depuis 2022, l'article L.112-1-1 du Code de la consommation impose des obligations spécifiques aux annonces de réduction de prix, suite à la transposition la Directive européenne Omnibus (2019/2161), ayant elle-même introduit un nouvel article 6 bis au sein de la Directive 98/CE relative à la protection des consommateurs en matière d'indication des prix des produits offerts aux consommateurs.
➡️ Règle clé : toute réduction doit être calculée sur la base d’un prix de référence, qui correspond au prix le plus bas pratiqué dans les 30 jours précédant l’annonce.
🎯 Objectif : prévenir les pratiques de gonflage artificiel des prix suivies de réductions fictives et garantir une transparence totale pour les consommateurs.
L’article L.112-1-1 s’applique dans de nombreuses situations :
⚠️ Attention : Même si aucun chiffre précis n'est mentionné, toute communication laissant croire au consommateur à une baisse par rapport à un prix précédent peut être concernée par cette règlementation.
Certaines pratiques échappent à l’application de l’article L.112-1-1 :
Le non-respect des règles posées par l'article L.112-1-1 du Code de la consommation est susceptible d'être qualifié de pratique commerciales trompeuse pouvant entraîner de lourdes sanctions :
🛒 Professionnels du e-commerce, attention ⚠️ : Depuis la loi n°2024-420 du 10 mai 2024, les pratiques commerciales déloyales constatées en ligne sont particulièrement visées. Les peines peuvent désormais aller jusqu’à :
Ces sanctions traduisent une volonté accrue de protéger les consommateurs dans un environnement numérique où les pratiques trompeuses sont souvent difficiles à détecter.
⚖️ Décision récente de la CJUE (26 septembre 2024, Aff. C-330/23)
Une décision de la CJUE du 26 septembre 2024 a clarifié l’obligation de transparence concernant l’indication du prix de référence dans le cadre d’annonces de réduction de prix.
Cette affaire impliquait l’enseigne de supermarchés Aldi, qui, dans le cadre d’une opération de réduction de prix, utilisait un prix barré qui n’était pas le prix le plus bas des 30 derniers jours. Les visuels litigieux annonçant la réduction de prix affichaient des annonces de réduction (sous la forme de pourcentage pour le premier, et sous la forme d’une mention « prix choc » pour le second) avec des prix barrés qui n’étaient pas les prix les plus bas pratiqués par Aldi au cours des 30 derniers jours, mais ces informations étaient néanmoins bien mentionnées dans une phrase figurant sur les visuels.
La question était alors la suivante : suffit-il de mentionner le prix antérieur (tel que défini par la Directive) dans l’annonce, à titre de simple information, sans que ce prix constitue la base de calcul effective de la réduction annoncée ?
La CJUE retient que la simple mention du prix antérieur, sans l’utiliser comme base de calcul de la réduction, ne suffit pas. Elle a interprété strictement la Directive en insistant sur ses objectifs : fournir une information claire aux consommateurs, éviter toute ambiguïté et empêcher les fausses réductions. Par conséquent, le prix antérieur doit obligatoirement servir de référence pour calculer la réduction annoncée. Toute autre méthode contrevient à la Directive Omnibus modifiée, qui impose de prendre en compte le prix le plus bas des 30 jours précédents.
Pourquoi se faire accompagner ? 🤝
Respecter cette réglementation n’est pas qu’une obligation légale : c’est un atout pour renforcer la confiance des clients et préserver votre réputation. La complexité des règles, combinée à l’importance stratégique des promotions, et des secteurs d'activités spécifiques justifie un accompagnement juridique adapté.
Pour sécuriser vos campagnes, maximiser leur impact et éviter les sanctions, faites appel à un avocat compétent. Vous réduirez vos risques… et votre stress ! 🏄